

Respectable Loge La Porte d'Ivoire, Orient de Grasse
~ Ordre Maçonnique des Rites Anciens ~

Histoire
DES RITES DE MISRAÏM, MEMPHIS ET MEMPHIS-MISRAÏM
Le Rite de Memphis-Misraïm est l’héritier des traditions maçonniques du XVIIIe siècle, dont il a gardé les sages principes, la force morale et la discipline. Il tire son origine de la Maçonnerie Occulte des Philalètes de Paris, des Frères Architectes Africains de Bordeaux, de l’Académie des Vrais Maçons de Montpellier, du Rite de Pernety d’Avignon, et surtout du Rite Primitif des Philadelphes de Narbonne.
C’est à ce Rite primitif des Philadelphes, établi vers 1779 à Narbonne par le Marquis de Chefdebien, que le Rite ancien et primitif de Memphis-Misraïm fait remonter l’origine de ses principes et la forme de son organisation. Le régime était divisé en trois classes de maçons qui recevaient dix degrés d’instruction. Ces classes ou degrés n’étaient pas la désignation de tels ou tels grades, mais des dénominations de collections pouvant être étendues en un nombre infini de grades. La troisième classe formée de quatre chapitres de Rose-Croix s’occupait de la maçonnerie au point de vue ésotérique et étudiait particulièrement les sciences occultes.
Le Rite primitif de Narbonne fut agrégé au Grand Orient en 1806. Mais, en avril 1815, il y eut, à Montauban, une sorte de renaissance du Rite.
Le Rite primitif de Narbonne avait, en 1798, été importé en Égypte par des officiers de l’armée de Bonaparte, qui avaient installé une Loge au Caire. C’est dans cette Loge que fut initié Samuel Honis, lequel, venu en France en 1814, rétablit à Montauban, en 1815, une grande Loge sous le nom Les Disciples de Memphis, avec l’assis tance de Gabriel Marconis de Nègre, du baron Dumas, du marquis de la Roque, de J. Petit et Hippolyte Labrunie, anciens frères du Rite. Le Grand Maître était le F∴ Marconis de Nègre.
À la suite d’intrigues, cette grande Loge fut mise en sommeil le 7 mars 1816. Les travaux furent repris en 1826 par une partie de ses membres, mais sous l’obédience du Grand Orient de France.
Quelques années plus tard, plusieurs frères, parmi lesquels Étienne Marconis de Nègre, fils du Grand Maître des Disciples de Memphis et haut gradé du Rite de Misraïm, eurent l’idée de réunir les degrés des divers Rites pratiqués jusqu’alors et de les consolider sur les principes adoptés à Montauban.
Ils examinèrent les degrés des divers Rites, les révisèrent et les encadrèrent d’un certain nombre de degrés rassemblant et expliquant les dogmes religieux des anciens Hiérophantes et des Initiations anciennes, puis ils donnèrent à cette organisation le titre de Rite ancien et primitif de Memphis. Les degrés d’initiation furent divisés en trois séries et sept classes, qui sont bien moins des rangées de degrés que des Écoles, où, comme dans le Rite primitif de Narbonne, sont enseignées les sciences maçonniques.
La première série enseigne la partie morale, reposant sur la connaissance de soi-même. Elle offre l’explication des symboles, des emblèmes et des allégories ; elle dispose les initiés à l’étude de la philosophie maçonnique.
La deuxième série comprend l’étude de l’histoire et des Rites maçonniques les plus universellement répandus, ainsi que des mythes poétiques de l’antiquité et des initiations anciennes.
La troisième série renferme le complément de la partie historique de la philosophie, elle étudie le mythe religieux dans les différents âges, de même que toutes les branches de la science appelée occulte ou secrète ; enfin, relativement à la Maçonnerie, elle en fait connaître la partie mystique et transcendante, composée d’ésotérisme et de grands mystères, et admet les études occultes les plus avancées.
Non seulement chacune de ces trois séries est formée de plusieurs divisions dans lesquelles sont conférés tous les degrés maçonniques modernes, mais encore, tout en conduisant progressivement à travers les anciens mystères où se révèle la raison d’existence de ces degrés, la dernière série révèle l’ésotérisme de la Maçonnerie, la Gnose, cette science qui s’est perpétuée de siècle en siècle jusqu’à nous et illumine aujourd’hui notre institution.
Telle est l’origine et la constitution du Rite ancien et primitif de Memphis, auquel est venu s’adjoindre, par la suite, le Rite de Misraïm.
D’après ce qui vient d’être dit, on comprendra facile ment que le Rite de Memphis-Misraïm ne peut convenir qu’à un nombre très restreint d’individus, lis se recrutent principalement parmi les étudiants de l’Occultisme et de l’Hermétisme, lesquels, du fait de leurs études, sont plus aptes que les autres à comprendre les secrets maçonniques réels, ainsi que parmi les Maçons studieux qui ne se contentent pas de savoir faire certains signes ou d’apprendre la prononciation de certains mots dont ils ignorent le sens, mais sont désireux de remonter jusqu’à la source réelle de nos institutions et d’étudier la partie occulte et transcendante de la Maçonnerie.
Jusqu'en 1881, les Rites de Memphis et Misraïm cheminent parallèlement et de concert. Puis les deux Rites commencent à rassembler, sous double appartenance, des Maçons du Grand Orient de France et du Rite Ecossais Ancien et Accepté qu'intéressent l'Esotérisme de la Symbolique Maçonnique, la Gnose, la Kabbale et l'Hermétisme. En effet, outre leurs dépôts égyptiens, Misraïm et Memphis sont toujours les héritiers et les conservateurs des vieilles Traditions Initiatiques du XVIIIe siècle : Philalèthes, Philadelphes, Rite Hermétique, Rite Primitif. Misraïm comptait 90 Grades et Memphis, 95. Lorsque Giuseppe Garibaldi est désigné comme premier Grand - Maître Général pour chacune de ces deux Obédiences, une fusion de fait s'accomplit et rend possible l'établissement d'une échelle commune de degrés.
Chronologie succincte:
1721, Rite Primitif de Narbonne.
Vers 1775, transmission des Arcana Arcanorum, au comte Alexandre de Cagliostro par le Chevalier Luigi d’Aquino, Frère du Grand Maître national de la Maçonnerie Napolitaine.
1779, le Rite Primitif de Narbonne, qui devint le « Rite Primitif des Philadelphes ».
1784, le comte Alexandre de Cagliostro fonda le « Rite de la Haute Maçonnerie Égyptienne ».
1788, transfert des Arcana Arcanorum dans le Rite de Misraïm par le comte Alexandre de Cagliostro.
Fin du XVIIIe siècle, interdiction du Rite en raison de ses liens avec les Carbonari.
1798, campagne d’Égypte, des officiers de Bonaparte créèrent au Caire, la Loge « Les Disciples de Memphis ».
1814, implantation du Rite en France par Marc, Joseph et Michel Bédarride.
1815, Samuel Honis fonda en France « Les Disciples de Memphis » qui devint la Loge Mère du Rite de Memphis.
1823, le Rite de Memphis est proscrit.
1838, reprise des activités de Misraïm. Marconis de Nègre, Grand Hiérophante du Rite de Memphis, créa à Paris la Loge « Osiris ». Puis, à Bruxelles la Loge « La Bienfaisance ».
1841, nouvelle interdiction du Rite de Misraïm. Dénonciation du Rite de Memphis aux autorités, mise en sommeil.
1848, destitution de Louis-Philippe, restauration du Rite de Misraïm. Ses tendances séditieuses entraînèrent son déclin. Restauration du Rite de Memphis.
1901, John Yarker délivre une patente pour le Temple de Perfection « INRI » au docteur Gérard Encausse dit Papus.
1906, une charte transforma cette patente en « Suprême Grande Loge de France du Rite Swedenborgien ». Papus obtint de la Grande Loge Symbolique espagnole la charte d’un Rite de Memphis-Misraïm.
1908, le Grand Maître Théodore Reuss autorisa Papus et Téder à ouvrir la Loge « Humanidad ». Elle devint la Loge Mère du « Rite Oriental de Memphis-Misraïm », en remplacement de la « Grande Loge swedenborgienne ». Constitution d’un « Suprême Grand Conseil du Rite Ancien et Primitif de la Maçonnerie ».
